Ce travail sur le tunnel d'Urbès, durant la période 1939/1945, est une récolte de témoignages qui plus de 60 ans après la fin de la guerre font partie des travaux de collecte de souvenirs que j'ai été amené à effectuer depuis quelques années. De nombreux témoins acteurs passifs ou actifs ont disparu ; maintenant nous vivons une période charnière, les derniers témoins peuvent encore intervenir en nous contant leur histoire et des musées sont créés pour expliquer aux jeunes générations cette période douloureuse ; plus le temps passe, plus le temps presse pouré couter tous ces témoignages, les retranscrire afin de pouvoir les transmettre, ainsi passe le temps. J'ai pu apercevoir ce changement durant cette semaine d'avril 2007 passée en Alsace ; André Berkover ancien rescapé d'Auschwitz nous accompagnant pour témoigner et écouter ces Alsaciens méconnus par les "Français de l'intérieur" - ainsi nous nomment les Alsaciens -. André voulait voir le Struthof, camp d'extermination nazi qu'il n'avait jamais visité. Sur place nous nous sommes rendus au musée et là, André, le rescapé d'Auschwitz, s'est arrêté devant les documents présentant Auschwitz, lui qui le porte dans sa mémoire, qui porte dans sa chair ce qu'il y a vécu, là en Alsace il regardait ce qui été présenté sur Auschwitz. A cet instant, j'ai mesuré à quel point l'adolescent parisien de 1944 était maintenant l'Histoire", il était ici devant son histoire, qui était présentée dans un musée. Dans quelques années ne resteront que des musées et heureusement des enregistrements, des images et les textes des témoignages collectés. Voilà pourquoi vous allez découvrir une série de témoignages, de textes présentant la vie d'enfants, d'adolescents, de femmes et d'hommes ayant accepté de nous raconter leur histoire 60 ans plus tard avec comme fil conducteur, l'Alsace, l'occupation allemande et plus précisément le tunnel d'Urbès transformé en usine par le IIIè Reich.
